Dehors

Voici une espèce de variation sur le mot-thème « Dehors ». Défi d’écriture sur Babelio qui m’avait inspiré… mais pour lequel je suis arrivé trop tard ! Pas grave.
Je dédie cette prose, notamment la dernière partie, à Axel Kahn, qui vient de nous quitter.

La femme allongée sur la table d’accouchement est livide. Cela fait deux heures que les contractions l’épuisent, que ce bébé ne sort pas, qu’elle n’arrive même plus à crier d’ailleurs. Et maintenant, ses doigts la picotent. Envie de vomir. La tête qui tourne, elle se… dédouble, bascule en arrière, sans fond en arrière… un visage au-dessus d’elle lui parle, mais aucun son ne l’atteint et ce pantin de blanc vêtu disparaît sans raison, plus rien n’a de sens… s’accrocher… s’accrocher… mais à quoi ?

L’anesthésiste n’a pourtant eu que quelques secondes d’inattention. Lorsqu’il se rend compte du teint cadavérique de cette femme et qu’il regarde le moniteur, une brusque montée d’adrénaline le fait tressaillir.

— Ça va pas, ça va pas du tout !

Sa voix est assez forte pour couvrir le bruit, mais pas assez pour déclencher la panique. Il surveille l’écran où les rythmes cardiaques de la mère et de l’enfant flottent de plus en plus.

La sage-femme appuie sur le bouton d’urgence. Personne ne bronche, chacun sait exactement ce qu’il a à faire. Lorsque la gynéco entre, la tablette avec les instruments est prête et l’accouchée anesthésiée repose dans une odeur de sang. Le scalpel relevé, elle ne dit rien, regarde un instant le visage de la parturiente, se concentre un autre instant sur le ventre, puis d’un geste précis tranche la peau au ras du pubis.

Cela n’a duré que quelques dizaines de secondes. Je naissais enfin, criant et pleurant, petit gnome indifférent à la femme qu’on s’efforçait de sauver, là derrière, en lui enlevant l’utérus pour maîtriser l’hémorragie.

Mon premier pas dehors faillit à ma mère coûter la vie. Mais que m’importait ? Moi je n’étais que nombril et je voulais seulement rentrer, continuer de ne faire qu’un avec dehors, bercé par des sons assourdis et des vagues d’hormones.

Un jour, je devais avoir cinq ans, pas plus… seules des images déconnectées me reviennent…

Je suis dans la cour de récréation de mon école maternelle et l’on m’accuse d’avoir tiré les cheveux d’un camarade. On me montre des touffes éparses sur la grille des arbres de la cour. Je ne me souviens pas, suis-je l’auteur de cette colère ? Ça a dû lui faire très mal, je n’arrive pas à comprendre comment on peut arracher des cheveux par paquets. Ça tient bien les cheveux, pourtant !

Derrière mes yeux grand ouverts, les paroles des adultes se perdent. Je ne peux en être destinataire, je n’ai pas une telle existence. Absorbé par les touffes par terre et tétanisé à l’idée qu’on s’adresse à moi en particulier, je n’émets aucun mot. Des pensées, oui, mais aucun mot pour les sortir, les envoyer au-dehors. D’ailleurs je ne conçois pas le dehors, je n’ai donc pas besoin des mots.

Quand j’y repense maintenant, je crois bien que j’étais innocent. On a dû me dénoncer. La langue française n’a qu’un seul mot pour cela, que le dénoncé soit coupable ou non. Qui est ce « on » ? Un autre enfant, peut-être même la victime. Les adultes croient souvent que les petits enfants ne peuvent pas mentir. Ils ont raison. Nous ne mentons pas, c’est seulement que la frontière entre le réel et nos embryons de pensées est très vague. Certains répondent quelque chose, parce qu’on leur demande de dire quelque chose. D’autres ne disent rien : ils sont au monde comme dans un liquide amniotique, rien ne fait frontière, dehors n’a ni sens ni existence.

— Maman, ça veut dire quoi « penser » ?

Ma mère est en discussion avec ma grand-mère autour d’un thé. Je la dérange avec cette question stupide. Elle me regarde impatiemment.

— Tu ne vois pas que je parle ? Laisse-nous donc tranquilles, allez, ouste !

Du haut de mes huit ans, j’enrage. Je me réfugie bras croisés sur mon lit à ruminer contre ma mère toutes les injustices que je ressens, les vengeances que j’imagine. Je remue avec complaisance toutes ces mauvaises… pensées !

Ainsi ce serait ça « penser » ? Dire, sentir, prendre conscience que des choses sont en moi sans que je sois en elles ? Alors, sans le savoir, je pensais déjà ?

Associer un mot à cette expérience m’a aidé à la placer en dehors de moi. Car cette idée de pensée, c’est un peu comme dire face à un miroir. J’étais devenu un être de réflexion. Encore très informe, certes, mais je faisais mon premier pas sur un chemin que je ne quitterai plus jusqu’à la fin. Un chemin qui a lui seul me donnerait une raison de vivre : sortir de l’œuf.

Ce chemin, c’est un peu celui de la dissociation. J’identifie des choses, qui acquièrent ainsi une existence propre. Par ce processus, je me crée plus précisément chaque jour, au fur et à mesure que je les dissocie de moi.

Le peuplement du dehors me forme moi-même.

— Dans deux heures on n’y verra plus grand-chose, il faudrait trouver un coin.

Pierre opine du chef. Il a l’air fatigué. Je cherche du regard un espace à peu près plat où l’on pourrait installer la tente. Le ruisseau que nous suivons depuis quelques minutes serait idéal pour se laver, eh oui, eh oui, je crois que je pue passablement. Mon avant-bras colle à mon biceps lorsque je plie le coude, je n’aime pas du tout cette sensation. Tout le reste, j’aime bien : les odeurs d’herbes, le détour des chemins, les cimes des montagnes et les ouvertures des vallées, les fleurs dressées et de l’une à l’autre les insectes affairés comme des ménagères de l’ancien temps. Je supporte même les milliards de cailloux sur le chemin, le soleil recuisant mes coups de soleil et les poils noirs qui ont envahi mes jambes d’habitude si bien rasées.

Le soir approche. Sur ce flanc de montagne, c’est l’arrêt, le souffle, la fraîcheur, le calme d’un paysage immense devant nous qui se prépare à la nuit, c’est le sommeil qui vient sans crier gare. Je ne dois pas être une fille très marrante, aux raves je préfère la rando et les histoires inventées aux séries marketées.

Nous avons monté la tente dans un ballet bien rôdé. Je regarde Pierre, son visage aminci par ces journées de marche, ses couleurs cuivrées, ses cheveux en bataille. Il a retiré ses godillots, étalé à côté ses chaussettes qui n’en peuvent plus de la journée et se dirige en hésitant vers le ruisseau. Je l’aime. Je ne sais pas ce qui me prend, mais je voudrais sentir maintenant sa poitrine ferme contre la paume de mes mains. Tout à l’heure.

La nuit est encore claire. La lune gibbeuse a envahi l’écran. Éclatante, comme une demi-blanche sans queue et sans partition. Elle me remplit. Je suis assise entre les jambes de Pierre, il a passé ses bras autour de moi et je me rassasie de la nuit la tête renversée sur son épaule. Nous sommes deux, mais presque l’un dans l’autre, baignés de la même lumière livide. La terre frémit. Tiens-moi fort mon amour, devant ce ciel je suis si bien que je pourrais m’y fondre.

C’est étrange. On peut être en communion avec une autre personne, mais jamais on n’atteindra l’unité. Alors qu’il paraît si facile de tomber dans le cosmos, de s’y diluer jusqu’à ne faire qu’un dans un grand tout.

Quoique je fasse, Pierre restera dehors. Mais dans les bras du monde, je me sens capable de m’éparpiller, de m’étendre sans limites, puis de disparaître et d’effacer enfin toute idée de dehors.

J’avais à peine vingt ans lorsque mon père est mort. Je voulus une dernière fois poser mes yeux sur lui avant que le cercueil ne le prenne. Regarder crûment cette mort qui me soumettrait comme tous les autres, comme le vent du dehors courbe toutes les herbes hautes sous un même souffle.

Rien, plus rien. Ainsi je ressemblerai à ça, à ce masque figé.

« La vie l’avait quitté » : je touchais le bois dont était faite cette expression.

Et moi, comment serai-je à l’heure de mourir ? Cette sorte de curiosité de contempler le corps sans vie de mon père s’était habillée un moment de « voir la mort en face », mais ce n’était en réalité que la curiosité de se voir plus tard.

Le voilà, le vrai, l’ultime dehors. Celui qui rend tous les autres si petits et si vains. Celui pour lequel on doit se préparer toute notre vie.

Et si c’était au contraire la fin du dehors ? La fin de cette course épuisante à la recherche de soi ?

J’aimerais que ce soit la fin du dehors.

Les enfants partis vivre leur vie, je suis restée seule avec Ahmed. Nous avions pris l’habitude de ne plus nous regarder, tant nos vies s’étaient tournées vers eux. Il eut fallu réapprendre à nous parler. Les week-end s’écoulaient sans surprise à suivre chacun de son côté ses occupations, les repas se prenaient toujours sur le pouce de peur qu’ils ne s’éternisent. Plus rien ne me retenait à lui, à part l’habitude. Or l’habitude, à cinquante ans, c’est déjà la petite mort. Pour mes cinquante ans, je me suis offert un divorce. Ça arrive à plein de gens bien.

Wouaouh ! Quelle liberté retrouvée ! J’ai bloqué trois week-ends pour le Louvre, je me suis levée quand ça me plaisait ; je veux marcher ? marchons, je veux m’arrêter ? arrêtons-nous ; je mange ou pas, je mange d’un rien ou d’un bon petit plat. J’ai maté les hommes, mais sans aucune envie, je ne voulais surtout pas me renouer un fil à la patte. J’ai immédiatement retrouvé une vie sans attache, une liberté de mouvement que je croquais à pleines dents. Trente ans après, j’avais l’impression d’avoir retrouvé la vie au présent de mes vingt ans. Cinquante ans, c’est loin d’être fini, me disais-je sans me le dire vraiment.

Je suis devenue imprévisible, presque revêche, j’avais un appétit féroce de laisser libre cours à mes envies. C’est comme si je voulais effacer d’un trait de plume énergique cette longue parenthèse de trente ans, la routine de la vie de famille et l’habitude de voir à mes côtés ce conjoint dont je connaissais tous les rouages. Je me suis remise au sport, je n’étais plus mère de famille et je me suis attachée à sortir tout le temps, par tous les temps, aller dehors pour ne pas ressembler à l’image que je me faisais de la ménagère de cinquante ans.

Ça m’est arrivé au parc de Saint-Cloud. J’étais assise sur une chaise et je lisais depuis une bonne heure. Il faisait un peu lourd, mais pas encore trop chaud. L’ombre des feuilles allait et venait sur moi au gré d’une petite brise rafraîchissante. Je ne devais pas être très intéressée par ce livre, car une famille en passant m’a distraite. Un couple, à peu près de notre âge, gravissait énergiquement le chemin poussiéreux et en pente qui passait non loin de moi. À leurs côtés un grand garçon dans la vingtaine et une jeune fille de plusieurs années sa cadette.

Ce simple tableau me bouleversa. Brusquement, toute certitude m’avait quittée. Ils avaient disparu derrière les arbres en me laissant terriblement seule au milieu de signes dont je ne connaissais plus le sens.

Ils vivaient leur vie, mais ils restaient ensemble. Pas ensemble à s’empêcher ou se porter les uns les autres. Non, ensemble comme un vol d’oies sauvages, comme une belle ligne droite à la vie à la mort. Comment une simple trajectoire avait-elle pu dégonfler à ce point tout ce bric-à-brac d’idées, ce foisonnement d’énergie qui, un instant auparavant me faisait croire au zénith de mon existence ?

J’avais retrouvé une seconde jeunesse et des envies plein la tête ; me voilà soudain vide comme un vague remords d’après-biture.

J’ai parlé de liberté tout à l’heure, je crois. Veuillez me pardonner, j’ai toujours trop vite attrapé les premiers mots qui me viennent à l’esprit et je ne me méfie pas assez de leur pouvoir d’occultation. Peut-on parler de liberté lorsqu’il s’agit essentiellement de céder à ses envies ? D’ailleurs, je m’aperçois que ces deux termes, liberté et envie, se retrouvent à chaque coin de phrase dès que j’écris. Je n’ai pas remarqué assez tôt quel étrange couple ils formaient. Si j’avais mieux exprimé, mieux nommé ce que je ressentais, aurais-je agi de la même manière ? Je sais Ahmed désemparé sur l’autre rive, qui me regarde sans comprendre. Qu’ai-je fait ? J’ai coupé tous les ponts sur la foi de mots incontrôlés.

Je crois de plus en plus à cette théorie de la violence créée par le manque de mots ou par leur mauvais usage. C’est finalement le même laisser-aller qui nous fait mécomprendre le monde. On ne prend pas la peine de choisir le bon mot, comme on ne prend pas la peine de sortir de soi pour voir le monde un peu plus comme il est. On s’accommode des mots qui sonnent et l’on retient les histoires qui nous parlent déjà. La violence est tout ce qui reste quand nous ne trouvons plus les bons mots, que nos attentes et nos besoins inexprimés se transforment en poison du dedans avant de maudire le dehors.

L’appétit féroce dont je parlais à l’instant, je devrais plutôt l’appeler « appétit insatiable », vous voyez, comme si l’on tentait de nourrir un lion affamé avec des carottes. Je me trompe d’aliment, car je me trompe de besoin. Qu’avais-je besoin de me sentir seule pour me sentir libre ? Qu’avais-je besoin de rester en surface pour ne plus vieillir ?

C’est évident, l’autre est le dehors. Sa présence me forme, son altérité me construit. Seule, je ne rencontre que moi, c’est-à-dire personne. J’occupe tout l’espace, je perds toute frontière.

Ahmed est vraiment l’homme de ma vie. Le seul qui puisse me faire sentir et aimer le dehors qui est en moi.

J’ai bien vécu. Me voici maintenant à l’heure des comptes, comme on dit.

Vous comprenez à présent ma thèse : grandir, c’est sortir, c’est voir le dehors et y aller. Mais pas le dehors des terrasses de café, ni celui des voyages vers les rives lointaines. Plutôt le dehors de soi, celui qui nous appelle et qui nous dérange.

Des dehors de plus en plus grands m’attendent. Ils sont comme des dehors gigognes. Je grandis à mon rythme jusqu’à occuper tout l’espace d’une de ces poupées-dehors, puis saute dans l’autre dehors-gigogne, plus grand, plus étranger encore, que je m’occuperai de nouveau à visiter et à connaître.

Lorsque je me retourne sur ma vie — c’est ce qu’on fait lorsqu’on a le temps de se sentir vieillir — je me sens un peu Sisyphe. Aller dehors encore et encore, et découvrir toujours un nouveau dehors : à la fois le rocher que j’ai toute ma vie poussé et la seule raison qui m’ait fait avancer.

Je n’ai jamais pu désobéir à cette injonction, comme je n’ai jamais su d’où me venait cette opiniâtreté chevillée au corps. Cette lutte perpétuelle contre la facilité du confort et l’assoupissement du connu m’a isolé et coûté et fatigué, mais je n’ai jamais pu la rejeter durablement. C’est une continuelle et sourde douleur, mais c’est je crois bien ma seule raison de vivre.

Accepter la vie, n’est-ce pas accepter de grandir sans autre raison ? Y aurait-il en moi un peu du Loup de Vigny ?

Gémir, pleurer, prier est également lâche.
Fais énergiquement ta longue et lourde tâche
Dans la voie où le Sort a voulu t’appeler,
Puis après, comme moi, souffre et meurs sans parler.

Où m’ont menés mes pas ? La main douce mais ferme qui me pousse sous le soleil de la vie, est-elle examen et jugement ou simple hasard merveilleux ?

Plus je vais, plus je me découvre, c’est cela grandir. Je suis mon propre dehors. Je suis mon seul dehors. Mais je ne me traverse que par les autres, que par ce qui m’est extérieur. C’est leur existence qui me donne une consistance.

« Connais-toi toi-même ».

Nous nous donnons la main à travers le temps, voilà qui me donne du cœur.

Une expérience d’autoédition

Cela fait longtemps que je n’ai rien publié sur ce blog. Question de temps, question d’inspiration aussi. Je ne suis pourtant pas resté « sec », puisque j’ai terminé l’écriture et l’édition d’un ouvrage commencé il y a de longues années (voir la nouvelle section « livres » dans le menu).

Voici donc un résumé de mon expérience d’autoédition. Un article de plus sur ce sujet, me direz-vous ! Oui, mais rassurez-vous, je ne m’étendrai pas sur des thèmes qui sont très bien traités ailleurs. Je vous propose en un seul article synthétique, une description de l’ensemble des tâches que doit prendre en charge un auteur indépendant. J’en profite pour détailler certaines parties pour lesquelles je n’ai pas vraiment trouvé d’aide sur d’autres sites et je partage les liens qui m’ont le plus aidé.
Rentrez avec moi dans le monde passionnant de l’autoédition…

Pourquoi l’autoédition ?

J’avais écrit l’ouvrage que j’imaginais. Tenter d’être lu m’apparut la suite la plus honnête intellectuellement parlant. Comme beaucoup, j’ai commencé par le proposer à des éditeurs. Je ne les ai pas tous écumés, seulement quatre ou cinq, mais je ne reçus que des réponses négatives, quand réponse il y eut. Le temps qu’elles arrivent (plusieurs mois pour certains) m’a permis de mûrir mon projet.

J’avais une idée assez précise de ce à quoi devait ressembler l’ouvrage, ainsi que de son accompagnement. Je crois même que j’avais assez de certitude (ou de suffisance ?) pour craindre que ce projet m’échappe, une fois confié à d’autres mains. L’autoédition apporte de ce point de vue une grande liberté et m’apparut comme la meilleure solution pour aller au bout de ce que j’avais en tête : les outils sont nombreux, la diffusion numérique rodée et l’impression à la demande à la portée de tous. De plus, il y a pléthores de sites partageant leur expérience. Bref, j’étais prêt pour continuer l’aventure, mieux, j’en avais envie.

Références

Au fil de mes recherches, j’ai trouvé un grand nombre de blogs abordant l’autoédition et je me suis inspiré de quelques-uns pour les différentes phases de mon projet.
Les voici :

Outils

  • J’ai utilisé LibreOffice Writer. D’utilisation classique pour un traitement de texte, j’ai dû faire face à des lenteurs au fur et à mesure que la taille du livre augmentait. Pour la prochaine fois, je tenterai plutôt d’écrire par parties. Ce sera plus facile à manipuler et on discerne mieux le plan général, qu’on peut donc plus facilement juger et modifier.
  • Gimp pour le travail sur les photos (détourage, passage en N&B, symétries, etc.)
  • Inkscape pour le travail sur les SVG.
  • LibreOffice Draw pour l’assemblage final des images et des couvertures et leur export en JPEG ou PDF.
  • Calibre pour la génération ePub.

Écriture, images et couverture

Les Styles

Ce conseil fondamental est répété par tous : utilisez les styles et uniquement les styles lors de l’écriture : corps de texte, titres, notes, citations, absolument TOUT doit être réglé à travers un style particulier. Vous rencontrerez sinon pas mal de problèmes lors de la fabrication des versions papier ou ePub : polices différentes dans le même paragraphe, impossibilité de changer une police de corps de texte sans devoir repasser partout, etc.

Une alternative est de ne pas utiliser de traitement de texte, mais un outil d’écriture simplifié dont la promesse est de se concentrer sur l’écriture pour traiter les styles à un autre moment : Ulysses par exemple, mais il y en a d’autres. Ceci ne vous évitera pas de devoir définir la nature de ce que vous écrivez (titre, citation, note, etc.), mais c’est beaucoup plus simple et cela devrait systématiser et fiabiliser la gestion ultérieure des styles. Notez le conditionnel, car je n’ai pas encore testé ce genre d’outil dans la phase de publication (post-écriture).

Les images

Si vous ne faites appel à aucun graphiste, vous devrez prendre en charge vous-même la fourniture des images de votre livre et dans tous les cas la conception et la fourniture de la couverture, que l’ouvrage soit publié sous une forme numérique ou papier.

Le format le plus couramment accepté, voire imposé par toutes les plateformes est le format JPEG (l’imprimeur voudra, lui, du PDF). Lorsque cela est possible, menez cependant les différentes étapes de conception avec un format vectoriel (SVG est un standard en la matière) et ne générez le JPEG qu’à la toute fin du processus. Cela vous évitera des pertes de qualité qui rendraient l’image ou la couverture finalement inutilisables (pixellisation, flou, etc.)

Si toutefois vous devez utiliser un JPEG pour concevoir une illustration ou une couverture (une photo par exemple), assurez-vous de travailler avec la plus haute définition disponible et une densité d’au moins 300 dpi (pixels par pouce). Les JPEG (illustrations ou couverture) que vous fournirez dans le ePub et à la plateforme de publication devront d’ailleurs respecter cette densité de 300 dpi pour obtenir un rendu de qualité suffisante.

Concernant la taille des images, intérieures ou de couverture, j’ai suivi les conseils trouvés sur https://www.gabriellea-author.com/single-post/2016/10/20/file-and-creation-guide-for-ebook-covers et le résultat fut parfait, tant pour la version imprimée que pour la version numérique . En résumé, les images doivent faire une taille d’au moins 1800×2700 pixels, en 300 dpi, notamment les images de couverture qui seront utilisées sur les plateformes de diffusion (Amazon, etc.)

Couverture

En cherchant sur Internet une photo de tour dans la forêt, j’ai trouvé la tour Philippe, dans le Lubéron qui correspondait tout à fait à ce que je voulais (mise à part la forme rectangulaire et non circulaire, mais bon…). Vincent Agnès, l’auteur de cette photo, m’a gentiment donné le droit de l’utiliser… en échange d’un exemplaire du livre. Très sympa comme troc !

Outre les outils déjà cités pour manipuler les images, j’ai utilisé le site https://wordart.com/ pour générer sur cette photo retravaillée, un nuage de mots qui donne bien cette impression de bruissement, de foisonnement du monde qui est présente dans le livre. Je trouve que cette couverture est assez originale et se démarque suffisamment, ce qui est important pour l’identification et la mémorisation du livre.

Version papier et version numérique

La version papier obéit à certaine règles de présentation qui ne sont pas nécessaires en version numérique. Par exemple les premières et dernières feuilles doivent rester vides, les mentions obligatoires ne sont pas les mêmes, les chapitres débutent toujours sur une page à gauche, qui est toujours un numéro de page impaire.

Par contre, la version numérique accepte des liens hypertexte qu’il est bien de coder comme de vrais liens et les pages vides n’ont aucun sens dans ce format.

Enfin, le découpage entre une version papier et une version numérique n’est pas forcément le même. Mon ouvrage est par exemple divisé en quatre livres. J’ai créé un fichier ePub pour chacun d’eux. Alors que, essentiellement pour des raisons de coût, j’ai créé une version papier en deux tomes, chacun regroupant deux livres.

Tout ça pour vous dire que vous pouvez être amené à concevoir de multiples fichiers, les uns dévolus à la version papier, les autres à la version numérique. Il faut évidemment ne faire cette séparation qu’à la toute fin, sinon vous serez obligé de reporter toutes les corrections sur les différentes versions, ce qui est, comment dire… casse-gueule !

Forme numérique ePub

Mise en page

J’ai généré le livre au format ePub avec Calibre, mais cette partie n’a pas été évidente. LibreOffice génère un fichier qui n’est pas très propre, avec des changements de styles extrêmement fréquents. Cela ne gêne toutefois pas l’affichage sur ma liseuse Kobo, ni sur le logiciel « Livres » de mon Mac, ni sur la liseuse de Calibre.
Voici les étapes :

  • Ouvrir Calibre
  • Bouton « Ajouter des livres »
  • Choisir le fichier LibreOffice de votre ouvrage (extension en .odt)
  • Une fois ce fichier importé dans Calibre, le sélectionner et cliquer sur le bouton « Convertir »
  • Une fenêtre s’ouvre. Vérifier que les listes déroulantes en haut à gauche et à droite sont bien positionnées respectivement sur « ODT » et « EPUB »
  • Dans l’onglet « Métadonnées », saisir :
    • au moins le titre et l’auteur
    • sélectionner le fichier JPEG de couverture et ne pas coche la case « Utiliser la couverture depuis le fichier source »
  • Dans l’onglet « Mise en page », j’ai personnellement choisi le profil de sortie « E-ink générique HD » qui fonctionne bien sur les trois lecteurs que j’ai essayé (Kobo touch, logiciel « Livres » sur le Mac et le lecteur de Calibre).
  • Dans l’onglet « Détection de la structure », j’ai modifié l’expression XPATH de détection des chapitres par : //*[name()='h1' or name()='h2']
  • Et enfin, dans l’onglet « Sortie EPUB », j’ai coché « Conserver les proportions de la couverture »

Mon livre comportant des images intérieures, j’ai dû faire face au problème suivant : soit l’image intérieure était automatiquement prise comme couverture par Calibre, soit, si je sélectionnais une couverture explicitement, l’image intérieure était remplacée par la couverture et n’était pas en pleine page.
J’ai donc étudié le code qui faisait que la couverture était en pleine page et l’ai appliqué aux images intérieures préalablement importées, ce qui a bien fonctionné. Voici le processus :

  • Sélectionner dans Calibre le fichier ePub qui a été généré à partir du fichier ODT.
  • Cliquer sur le bouton « Éditer le livre »
  • Dans la fenêtre qui vient de s’ouvrir, cliquer sur le bouton : (Nouveau fichier (Images/polices/HTML etc.))
  • Dans la popin qui s’ouvre alors, cliquer sur le bouton « Importer un fichier de ressource »
  • Choisir l’image intérieure à importer.
  • Une fois importée, elle apparaît dans le répertoire « Images » sur la colonne gauche de la fenêtre d’édition de l’ePub. Cette image est alors utilisable dans le livre.
  • Il ne reste plus qu’à trouver le bloc « index_split_xxx.xhtml » dans lequel doit se trouver l’image intérieure et y intégrer ce code (à adapter suivant votre cas) :
<?xml version='1.0' encoding='utf-8'?>
<html xmlns="http://www.w3.org/1999/xhtml" class="calibre">
  <head>
    <title>Devenir</title>
    <meta http-equiv="Content-Type" content="text/html; charset=utf-8"/>
  <link rel="stylesheet" type="text/css" href="stylesheet.css"/>
<link rel="stylesheet" type="text/css" href="page_styles.css"/>
</head>
<body>
        <div>
            <svg xmlns="http://www.w3.org/2000/svg" xmlns:xlink="http://www.w3.org/1999/xlink" version="1.1" width="100%" height="100%" viewBox="0 0 1650 2103" preserveAspectRatio="xMidYMid meet">
                <image width="1650" height="2103" xlink:href="Pictures/100000000000076F00000A8C1676F04BB33492E7.jpg"/>
            </svg>
        </div>
    </body>
</html>
  • Suivant la langue d’interface de l’éditeur d’ePub, le répertoire « Images » peut se nommer « Pictures ». Vous devez bien évidemment remplacer le nom de l’image dans le code ci-dessus par le nom de celle que vous venez d’importer. La qualité du rendu sera fonction de la taille et de la densité de l’image importée, suivez les conseils précédents à ce sujet.

Notes de bas de page

Ben là, c’est pas la joie ! Les notes de bas de page sont rendues différemment suivant les lecteur d’ePub. Sur la liseuse Kobo, c’est une catastrophe, on n’arrive pas à tapoter avec son doigt toujours trop gros sur le petit chiffre en exposant et donc la note correspondante ne s’affiche pas. Sur d’autres lecteurs ePub hors liseuse, c’est plus facile d’usage, le pointeur de la souris étant plus précis.

La seule idée qui me soit venue sans que cela demande une complète réécriture des notes est d’agrandir la zone sensible autour du numéro de la note en exposant : la zone devenant plus étendue, on a moins de mal à tapoter dessus. J’ai choisi d’ajouter deux espaces insécables devant ce numéro et deux derrières, en restant dans le tag <a> qui l’entoure.
Voici un exemple avec la note numéro 1. Je n’ai pas changé la structure html, j’ai juste ajouté ces espaces insécables :

<?xml version='1.0' encoding='utf-8'?>
<html xmlns="http://www.w3.org/1999/xhtml" class="calibre">
  <head>
    <title>Devenir</title>
    <meta http-equiv="Content-Type" content="text/html; charset=utf-8"/>
  <link rel="stylesheet" type="text/css" href="stylesheet.css"/>
<link rel="stylesheet" type="text/css" href="page_styles.css"/>
</head>
  <body class="calibre1">
<h2 class="p-p2" id="calibre_toc_4"><a id="anchor6" class="calibre2"></a><a class="calibre2"></a></h2>
<p class="p-p8"> </p>
<p class="p-p8">É<span class="calibre2">teignez votre mobile</span><span class="calibre2"><sup class="calibre4"><a href="index_split_023.xhtml#footnote-1" class="citation" id="citation-1">  1  </a>
</sup>
</span><span class="calibre2">, installez-vous confortablement, faites le vide et lentement prenez votre temps.</span> </p>
<p class="p-p8"> </p>
<p class="p-p8">Ne se posent en fait, dans tout ce que vous vous apprêtez à lire que trois questions.</p>
<p class="p-p8">La vie est-elle une quête ?</p>
<p class="p-p8">Doit-elle avoir un sens ?</p>
<p class="p-p8">Y en a-t-il un ?</p>
<p class="p-p8"> </p>
<p class="p-p8">Eh oui, rien que ça.</p>
<p class="p-p8">De sens, ces histoires n’en ont ni plus ni moins que nos vies.</p>
</body>
</html>

Pourquoi des espaces insécables ? D’une part parce que le caractère « espace » m’a semblé plus léger à lire que des parenthèses ou des crochets par exemple, d’autre part, car il assure que le bloc entier « <espace insécable><espace insécable><exposant du numéro de note><espace insécable><espace insécable> » reste bien en un seul morceau, sans que nul passage à la ligne ne vienne le couper, donc le rétrécir, donc anéantir cette astuce (j’ai toujours un gros doigt !).

SI vous avez du mal à trouver comment insérer un espace insécable, je vous invite à rechercher la bonne configuration logiciel/OS qui fonctionnera pour vous. Tout bon traitement de texte (LibreOffice ou Word) génère normalement un espace insécable devant une ponctuation comme le point d’interrogation : il est aussi possible de le copier/coller !

DRM, watermarking, et autres « protections du droit d’auteur des ayants-droits »

Je n’ai évidemment pas inclus de DRM ou de watermarking dans les fichiers ePub. Mon but est de diffuser, pas de contrôler.

Autres métadonnées (langue, ISBN)

Vous pouvez ajouter le numéro ISBN aux métadonnées de l’ePub :

  • Copier le numéro ISBN dans le presse-papier
  • Sélectionner le livre dans Calibre et cliquer sur le bouton « Éditer les métadonnées ».
  • Cliquer sur le bouton à gauche du champ ‘Ids », le numéro ISBN s’y inscrira automatiquement.

C’est aussi dans ce formulaire que vous pourrez définir la langue de l’ouvrage, cruciale pour pouvoir utiliser le dictionnaire du lecteur d’ePub.

Et en papier

Relecture, maquettage et impression

Un certain nombre d’imprimeurs à la demande ainsi que des plateformes d’autoédition proposent des services optionnels de relecture, de mise en page et de création de couverture.
Je me suis vite rendu compte que les coûts associés à ces différents services n’étaient pas compatibles avec ce que je voulais investir. Il a donc fallu que je prenne en charge l’ensemble de ces tâches, de manière à ne garder que le coût de l’impression elle-même.

Pour la mise en page du livre papier, après diverses recherches, je me suis finalement fixé sur ce qui suit :

  • Taille de page A5. Un livre à ce format tient bien dans la main, n’est pas trop encombrant et ne se confond pas avec un livre de poche. De plus on trouve facilement des enveloppes ou boîtes à ce format pour les envois postaux.
  • Marges extérieures de 2 cm, marge interne de 2,5 cm. On peut peut-être réduire à 1,8 cm pour les marges externes et 2,2 cm pour la marge interne.
  • Police Times New Roman taille 10,5. Cela permet de réduire le nombre de pages (si vous en avez besoin) tout en restant lisible.
  • Interligne de 1.15 ligne pour une lecture aérée
  • Une fois que tous ces paramètres sont fixés, pensez à faire une passe globale pour vérifier que les fins de paragraphe ne sont trop proches ni de la fin ni du début d’une page, que les astérisques séparant des scènes ne se trouvent pas en début de page, que l’on évite les « veuves et les orphelines », etc.

Choix d’un imprimeur

J’ai commencé par étudier ce que proposaient les acteurs de l’autoédition. On trouve aussi bien des imprimeurs qui se diversifient vers une offre de service complète que des sociétés dont le point de départ est l’édition à compte d’auteur.
J’ai d’abord pris contact avec BouquinBec une entreprise québécoise proposant des services à la carte de relecture, mise en page, maquettage et impression, ainsi qu’une librairie en ligne. Un peu l’alter ego de Bookelis en France par exemple.
Mais les plateformes tout-en-un d’autoédition, outre leurs coûts, ne m’offraient pas suffisamment de souplesse. J’avais mon projet en tête et le suivre requérait de contrôler chaque étape.
J’ai donc cherché des imprimeurs. Youpi ! Il y en a un à cent mètres de chez moi ! Je prends rendez-vous, j’explique mon projet, je choisis le papier, l’épaisseur de la couverture, la finition. Je pense avoir enfin touché au but. Las, l’imprimeur ne me donne plus signe de vie et malgré de multiples relances, fait la sourde oreille. Je préfère ne pas continuer sur une relation si mal engagée. J’écris à des imprimeurs et façonneurs aux alentours, mais n’obtiens aucune réponse. Heureusement d’autres auteurs indépendants partagent leur expérience et donnent quelques contacts (voir dans les références de ce chapitre).

Parmi eux, BooksFactory me répond rapidement, le commercial qui me contacte est ouvert, cordial et connaît son affaire. Nous faisons un premier devis ensemble en utilisant leur outil en ligne et je creuse le sujet le week-end suivant en réglant certains critères pour affiner le coût.

Voici finalement la configuration que j’ai choisie :

  • Taille A5, broché (dos carré collé)
  • Couverture avec pelliculage brillant, moins moderne que la « soft-touch » par exemple, mais moins chère et moins salissante
  • 2 pages par tome comportant une image en couleur
  • Un tome de 444 pages, un autre de 504 pages
  • Papier Munken Print White v1.5 90g/m2, pour une couleur pas trop blanche. Plus dense, donc à la fin un peu plus lourd que du 80g, mais dans cette gamme de papier ils ne proposent pas moins. Avantage : une feuille est assez peu transparente.

Une fois fixés ces paramètres, un calculateur nous donne les dimensions de la couverture, notamment de la tranche, dont la largeur dépend du nombre de pages et du papier choisi. Concevoir la couverture et positionner textes et images pour qu’ils tombent bien une fois la couverture pliée m’a demandé plusieurs heures de travail, mais là encore, j’avais mon projet en tête et la liberté de le mener. Le BAT papier est très important pour cette étape, un vrai rendu est important pour se rendre compte des défauts.

Pour un seul tome et en geste commercial, un BAT papier (Bon À Tirer, c’est-à-dire exemplaire de test) m’a été envoyé pour vérifier la facture et peaufiner les détails. Au total, les 25 exemplaires de deux tomes (soit 50 livres en tout) me reviennent à 343 € TTC, livraison comprise (l’impression est réalisée en Pologne), soit une moyenne de 6,86 € TTC par tome. Pas donné, mais pas non plus délirant.

Voici à quoi ressemble ce BAT :

L’emballage et l’envoi postal

Voici les caractéristiques physiques des deux tomes de mon livre :

  • masse : 700g et 720g
  • taille : A5
  • épaisseur : 32mm et 38mm

Un livre papier est avant tout un objet : je n’imagine pas qu’un lecteur reçoive un exemplaire corné ou abîmé, c’est par cet objet que va commencer l’histoire. L’emballage est donc très important. J’ai trouvé une boîte en carton qui répond à ce critère de protection, mais aussi à mon contexte de livre épais, notamment si je dois envoyer deux tomes ensemble. C’est un carton du fabricant français « Enveloppebulle » dont voici la description.
Comme je ne sais pas du tout à quoi m’attendre, j’ai décidé, pour le moment de ne pas investir dans une vingtaine d’emballages, je les achèterai au fur et à mesure du besoin. J’estime le coût d’un emballage unitaire à 1,50€ ou 2€.

Viennent ensuite les frais de port. Que ce soit un ou deux tomes, l’épaisseur dépasse trois centimètres. Je ne peux donc profiter du tarif « lettre ».
Voici des exemples de coûts pour un envoi en France métropolitaine :

Le prix

Pour fixer le prix public TTC, j’ai donc additionné les différents coûts réels en prenant les coûts postaux les plus élevés.

  • Pour un tome envoyé par la Poste : 7+2+7 = 16 € (arrondi)
  • Pour deux tomes envoyés par la Poste : 7+7+2+9 = 25 € (arrondi)

D’autre part, dans le cas où une librairie voudrait bien m’accueillir (attention, dans ce cas il faut a priori que vous ayez le statut juridique d’une entreprise), il faut compter en moyenne un reversement de 30% du prix de vente, voire 40% quelquefois. Mais il n’y a pas de frais d’envoi.

Enfin, je ne souhaite pas avoir un prix trop élevé car je suis inconnu et que mon but n’est pas de vivre de ma plume.

J’ai donc fixé mon prix de vente TTC public par tome à 14€, avec une participation aux frais d’envoi de 4€ le cas échéant.

Références

https://leslivresdanaisw.fr/faire-imprimer-son-livre/
https://www.iggybook.com/entry/regles-d-or-de-la-mise-en-page-d-un-livre-sur-word

Mentions obligatoires, ISBN et dépôt légal

L’ISBN, c’est l’identifiant unique d’un livre. Si vous souhaitez le commercialiser, il vous faut un ISBN.
En France, il s’obtient sur le site de l’AFNIL https://www.afnil.org/. Prévoyez quelques semaines pour l’obtenir donc lancez la démarche assez tôt.
Il vous faudra un ISBN pour le livre papier, un autre pour la version ePub et un autre pour la version Mobi. Si votre livre papier est en deux tomes, il vous faudra un ISBN pour chaque tome. N’hésitez donc pas à demander tout de suite le nombre d’ISBN nécessaire.
La première affectation d’ISBN est payante (même coût quel que soit le nombre d’ISBN demandé), les affectations suivantes sont gratuites.
Dernières chose : le code barre de l’ISBN est obligatoire en quatrième de couverture. De nombreux outils existent pour générer le PDF de l’ISBN, comme celui de Booksfactory par exemple : https://booksfactory.fr/index.php?cPath=78_80&osCsid=9a845f70a6f2c8030d4e9e6d8516a429

Pour un livre papier commercialisé, il vous faudra aussi déclarer et déposer un exemplaire à la BNF : https://depotlegal.bnf.fr
Mon livre ayant été imprimé en deux tomes, j’ai créé une nouvelle collection et réalisé deux déclarations. Le dépôt lui-même se fait par la Poste, avec franchise de port.
Il n’y a pas de démarche de dépôt légal à faire pour les livres numériques.

Un certain nombre de mentions obligatoires doivent figurer dans le livre déposé : https://www.bnf.fr/fr/mentions-obligatoires-des-documents-soumis-au-depot-legal

autres Référence

https://www.monbestseller.com/actualites-litteraire-conseil/6198-isbn-d%C3%A9pot-bnf-code-barres-comment-faire
https://www.bookelis.com/content/36-les-mentions-obligatoires-auto-edition

Déclaration des ventes et statut juridique

L’auteur peut créer une entreprise pour officialiser son activité et ses revenus, mais j’attendrai déjà de voir si mes ventes existent ! Pour le moment je compte déclarer mes éventuels petits revenus en tant que particulier.

référence

https://leslivresdanaisw.fr/statut-juridique/
https://www.bookelis.com/content/40-statut-auto-editeur-comment-publier-un-livre

Site associé

Un simple WordPress composé de pages (pas d’articles).
J’ai fait le choix d’un nouveau site devenir.jcgarnier.com, donc d’un nouveau nom de domaine, donc d’un coût supplémentaire. Si c’était à refaire, je ne suis pas certain de ne pas choisir plutôt une simple extension de pages sur mon blog existant jcgarnier.com (que vous êtes en train de lire !)

Le site dédié est la vitrine, le début de l’immersion. Il doit être beau, insuffler l’ambiance du livre et bien sûr donner envie. J’ai cherché des images d’illustrations que j’ai finalement trouvées sur https://www.istockphoto.com/fr. J’en ai acquis les droits pour publication sur le site.

La partie que je veux « vivante », d’échanges et de publications par les lecteurs n’est pas facile à mettre en place avec WordPress. J’ai étudié un peu les forums ou certains outils ressemblants, mais cela aurait été trop séparé du reste, sans compter l’apprentissage supplémentaire et les coûts. J’ai donc réduit mes ambitions sur ce point pour me concentrer sur la partie « vitrine » et « diffusion ». Vous verrez cependant que j’ai tenté de tirer le maximum de WordPress pour favoriser ces échanges.

Mise en ligne / boutique

J’utilise http://payhip.com qui prend en charge pas mal de choses : la création de pages produit, de collections de produits, bien sûr le paiement par carte bancaire ou Paypal, mais aussi quelques petits outils marketing comme des coupons de réduction ou la constitution de contacts. Un dashboard offre une vue synthétique. Sur la version gratuite, Payhip ponctionne 5% de l’achat. Il existe des versions payantes réduisant ce taux.

Je n’ai eu qu’à pointer vers payhip depuis le site devenir.jcgarnier.com. Les intermédiaires ne vous reversent bien souvent les droits que mensuellement, voire trimestriellement et quelquefois même seulement si cela dépasse un certain montant, le tout en prenant une part importante au passage (30% par exemple). Avec Payhip, tout est immédiat. Ce n’est pas que j’espère des montants astronomiques, mais dans le principe, je préfère. Et puis, j’avais dit que je voulais maîtriser mon projet d’un bout à l’autre !

Plateformes ou pas plateformes ?

Amazon, Kobo, Apple… à l’heure où j’écris, je n’en vois pas l’intérêt, mais évidemment je peux me tromper, vu que je n’ai aucune expérience de diffusion de livres numériques.
Je me dis simplement que, si de telles plateformes intermédiaires rassemblent un grand nombre de lecteurs, il y a aussi énormément de livres, donc je serai perdu dans la masse (sauf à payer pour de la publicité). C’est pourquoi je vais d’abord tenter le bouche-à-oreille, la mise en place d’un site dédié et pourquoi pas le contact avec des libraires de proximité. Je ne me sens ni l’intérêt, ni la capacité de mettre en place une lourde machine de promotion pour tirer mon épingle du jeu.

Conclusion

Voilà, j’ai tenté de dresser une liste de toutes les tâches qui attendent les auteurs autoédités et de partager toutes les informations qui m’ont paru utiles, notamment celles que je n’ai pas trouvées ailleurs. C’est un long chemin, mais un chemin passionnant !

N’hésitez pas à partager votre expérience !

Liseuse : rapide comparaison entre Cybook Odyssey et Kobo glo HD

Possesseur d’une Cybook Odyssey de Bookeen modèle 2013 (avec dernière version logicielle), je cherchais une autre liseuse pour subvenir aux besoins grandissants de la famille…

Après recherches, j’ai finalement acquis la nouvelle Kobo Glo HD. Pas de grand format, même si j’ai hésité, mais c’est un usage autre vers lequel je n’ai pas encore décidé de basculer.

Je ne ferai pas de description détaillée de ses fonctionnalités, que vous trouverez ailleurs sur Internet, comme sur le site d’Aldus http://aldus2006.typepad.fr/mon_weblog/2015/05/kobo-glo-hd-test-complet.html

Je vais comparer certains aspects de ces deux liseuses. Bien sûr par sa taille, son écran HD et son éclairage intégré, le Kobo Glo HD est plus proche du modèle Muse que de l’Odyssey, mais la qualité de l’écran et le logiciel de ce dernier sont les mêmes que sur le Muse.

Matériel, taille et écran

Vous verrez sur cette photo que les deux liseuses ont la même épaisseur et la même largeur, mais la Kobo Glo HD est moins haute d’un petit centimètre. L’impression en main est équivalente et je ne regrette pas de ne plus avoir, pour tourner les pages, de boutons mécaniques que je ne trouvais ni très fiables ni pratiques. On peut tourner les pages de la même manière sur l’une et l’autre des liseuses, par simple pression du pouce sur le bord de l’écran, d’une seule main. C’est réglable sur la Kobo, pas sur l’Odyssey.

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Même si cela se voit peu sur la photo, nul doute, l’écran de la Kobo est plus clair que celui de l’Odyssey, qui tend un petit peu vers le verdâtre.

Pour le reste, un écran HD est vraiment agréable à la lecture, je le recommande, c’est bien plus net. Surtout quand on préfère lire, comme moi, en caractères assez petits et en interlignes réduits. Ou bien aussi pour les PDF affichés sur ce petit écran, qui peuvent rester lisibles même en pleine page.

Le revêtement arrière de la Kobo est un peu plus adhérent que celui de l’Odyssey, mais c’est peut-être juste qu’il est plus neuf. Il est par contre perforé de multiples petits trous, censés améliorer l’adhérence, je pense, mais qui à l’usage se remplissent de poussières et saletés. Pas glop !

Accès au menu principal

Sur l’Odyssey, on accède au menu par le bouton central en bas de la liseuse. Pas de bouton mécanique sur la Kobo Glo HD, une pression sur le bord supérieur de l’écran affiche le menu. On s’y fait.

Synchronisation Pocket

La Kobo Glo HD permet de synchroniser les pages stockées dans Pocket : très utile, cela permet de lire dans les transports ce qu’on n’a pas pu lire au moment où l’on a repéré l’article. Pas d’équivalent sur l’Odyssey, Bookeen n’est pas très fort sur l’interconnexion avec d’autres moyens de stockage.

Gestion de la bibliothèque

L’accès à la bibliothèque stockée sur chaque liseuse est assez différent :

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Kobo Glo HD

On accède à la bibliothèque par l’écran d’accueil et par un sous-menu : livres, Pocket, collections, extraits.

Livres : Par défaut, ils s’affichent en liste, en commençant par le plus récemment ouvert. En touchant un livre, il s’ouvre, en gardant le doigt dessus, un menu contextuel permet de le gérer (enlever, inclure dans une collection, plus d’info, etc.).
Le bouton « Afficher » permet de filtrer les livres en fonction de leur état (en cours de lecture, terminé, etc.)
Le bouton « Trier » permet de trier sur des critères comme « récent », « titre », « auteur », etc.
On peut afficher également uniquement les couvertures ou bien titre + vignette de la couverture.
Enfin, outre les livres, on peut aussi passer par les collections, les extraits ou les articles Pocket.

La gestion des collections est incontournable pour s’y retrouver.

Odyssey

On accède à peu près aux mêmes fonctionnalités, mais par d’autres chemins. L’écran d’accueil donne accès à la bibliothèque, mais on passe alors par un écran intermédiaire pas très sexy, qui permet de choisir ce que l’on veut consulter : livres lus/en cours, nouveaux, collections.

On accède aussi par cet écran aux images et à l’organisation par dossiers. Ces deux dernières fonctionnalités sont absentes du Kobo et c’est bien dommage. D’ailleurs, on ne peut pas, sur le Kobo, choisir l’image que l’on veut afficher. Soit c’est celle de l’enseigne chez laquelle vous l’avez acheté (FNAC par exemple), soit c’est la couverture du livre en cours ( et encore faut-il faire une petite manip expliquée par exemple ici). L’Odyssey permet, lui, de choisir une image préalablement téléchargée dans le répertoire dédié et de l’afficher en mode veille.

L’Odyssey permet également, à la différence du Kobo Glo HD, le déplacement dans la structure de dossiers dans laquelle sont rangés les livres. C’est une alternative aux collections, qui permet de se passer d’un gestionnaire de bibliothèque comme Calibre. On peut s’habituer à tout gérer avec des collections, mais je trouve ça plus lourd et cette possibilité me manque dans la Kobo. Bien sûr, si on a beaucoup de livres sur sa liseuse, la gestion par collections devient plus pratique.

J’ai donc commencé à utiliser Calibre (gestionnaire de bibliothèque numérique) afin de gérer des collections, visibles aussi bien sur l’Odyssey que sur le Kobo Glo HD (et ça fonctionne, voir par exemple ici).

La recherche

À noter que la recherche disponible sur Kobo est plus générale que celle de l’Odyssey. Elle se trouve d’ailleurs sur la page de garde.
Sur la Kobo, on peut chercher par titre, auteur ou mot-clef. Elle affiche une liste de proposition au fur et à mesure de la saisie. Sur l’Odyssey, il faut être dans un des choix de la bibliothèque, et la liste des résultats est composée de livres et non des titres, auteurs ou mots-clefs qui correspondent.
Chaque liseuse permet de rechercher également dans le texte du livre couramment ouvert.

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La recherche sur l’Odyssey s’affranchit des accents, ce qui n’est pas le cas sur la Kobo. Si je cherche « pere », l’Odyssey ramènera également les mots contenant « père », alors que la Kobo se bornera aux mots contenant strictement « pere ».

À l’usage, je trouve la recherche Kobo et la liste de résultats plus pratique que celle de l’Odyssey, même si la recherche sans tenir compte des accents est un plus de l’Odyssey.

Action sur un mot : dictionnaire, surlignage, recherche, annotation

L’interface du Kobo est bien plus pratique que celle de l’Odyssey. Voici une photo de ce qui s’affiche lorsqu’on sélectionne un mot par appui prolongé.

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La définition du mot est affichée directement sur la Kobo, ainsi que l’une des actions possibles (surlignage ou annotation, recherche ou partage.
Sur l’Odyssey, cela se fait différemment : l’appui prolongé affiche un écran intermédiaire qui ne nous apprend rien, il faut faire un autre choix pour arriver à la définition ou à la recherche du mot dans le texte. Le surlignage ou l’annotation se fait autrement, par sélection à deux doigts d’une partie de texte.
À l’usage, je trouve l’interface Kobo plus pratique, rapide et mémorisable.

La prise de note sur la Kobo permet de saisir de véritables paragraphes et non quelques mots comme sur l’Odyssey. Pour moi, c’est un gros plus, et c’est peut-être l’argument principal qui m’a fait choisir la Kobo Glo HD, car j’annote beaucoup mes lectures. De plus, ces notes seraient exportables vers Calibre, mais je n’ai pas encore testé au moment où j’écris.

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Divers

  • Pas de carte d’extension micro SD sur la Kobo. J’avoue que celui de mon Odyssey est toujours resté inutilisé. Pour moi, ce n’est donc pas un défaut.

 En résumé

Je ne suis pas du tout déçu de cette Kobo Glo HD. Voici une récapitulation des pour et contre sur ce qui est comparable :

  • Avantage Kobo Glo HD : écran plus « blanc », synchronisation Pocket, prise de notes longues, clarté des actions sur les mots (dictionnaire, recherche, surlignage, annotation)
  • Avantage Odyssey : paramétrage des images de veille, gestion de la bibliothèque par répertoires/dossiers

Charlie, liberté d’expression et laïcité

Charlie décapité. Comme dans les images qui nous viennent sur Internet où des hommes égorgent d’autres hommes au nom de leur dieu.
Bien sûr, on reste sidéré. Bien sûr, l’effroi nous saisit devant un tel massacre, on pense sans cesse aux victimes, on ne comprend pas ce qui a pu pousser leurs assassins à un tel acte.
Dans des moments pareils, on se rassemble, on parle, on partage l’incompréhension. C’est tout un pays qui se recueille lors d’une minute de silence qu’on veut croire partout respectée, quel que soit son bord politique s’il en a un, quelle que soit sa religion s’il en a une. Radios, télévisions, journaux, Internet, partout la même rengaine : « c’est la liberté d’expression qu’on tue ».

Qu’est-ce qui m’a gêné alors ?
Que ce soit répété ad nauseam ? Que ce soit l’alpha et l’oméga de tout ce qui est dit sur ce crime ? Que l’on n’interroge pas le désespoir de ces hommes qui tuent et savent qu’ils vont être tués dans la foulée?
Dans la classe de collège de mon fils, certains élèves ont rechigné à suivre cette minute de silence.
Sous couvert d’anonymat, car il ne fait pas bon exprimer trop fortement son désaccord dans des moments de communion nationale, certains ne disent pas la même émotion.
Et quelques-uns préfèrent #JeSuisAhmed à #JeSuisCharlie.

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Éducation Nationale : histoire sans prof

Manque de professeurs au collège : petite histoire qui pourra peut-être inspirer des parents se trouvant dans un cas similaire.

Mon fils aîné est en troisième dans un collège public. Comme chaque année, des professeurs manquent à la rentrée. Bon, cela ne dure habituellement qu’une ou deux semaines, mais cette fois-ci le professeur de physique-chimie prévu pour quelques heures de cours par semaine continue de manquer après trois semaines.

Après discussion avec le principal, celui-ci se dit pessimiste sur le fait qu’un professeur soit rapidement trouvé pour ces quelques heures de cours. Via les associations de parents, nous écrivons au rectorat pour dénoncer la situation et demander que le poste soit rapidement pourvu. Et, profitant de mon bagage scientifique, je me dis que, comme un bon papa impliqué, je vais commencer à donner des cours à mon fils…

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Ripper des DVD et des bluray

Ma petite dernière regarde de temps en temps des films. Il lui arrive aussi de manipuler  les galettes des DVD ou bluray et, évidemment, de les abîmer, jusqu’à les rendre parfois inutilisables.

Je dois dire aussi qu’après avoir goûté à la musique dématérialisée, tellement pratique, je me suis dit qu’il était temps d’y passer les DVD/bluray, au moins les plus utilisés.

J’ai déjà un NAS Synology, sur lequel j’ai stocké le contenu de tous les CD musicaux de la maison. Ayant récemment acheté un Mini PC – NUC Core i5 Haswell (BOXD54250WYK2) que j’ai installé avec Linux Mint, voici le résultat de multiples essais et recherches sur Internet pour dématérialiser (avec succès jusqu’à présent) les DVD sur cette plateforme.

D’abord : Handbrake. Et si Handbrake ne fonctionne pas, notamment sur les DVD/bluray de Disney, des contournements que j’expliquerai après.

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Lettre au gouvernement, aux députés et sénateurs des commissions concernées

Pour savoir comment évolue la situation sur cette demande de nouvelle discussion de l’amendement de Mme Attard sur la distinction entre livre ouvert et livre fermée pour le taux de TVA réduit, référez vous à ce billet en constante mise à jour.

Voici la lettre adressée mardi 26 novembre :

  • au gouvernement :
    • Bernard CAZENEUVE, Fleur PELLERIN, Aurélie FILIPPETTI
    • annonce par tweet avec lien ici
  • et aux présidents des commissions de l’Assemblée nationale
    • commission des affaires culturelles et de l’éducation : Patrick Bloche (pbloche@assemblee-nationale.fr)
    • commission des affaires économiques : François Brottes (fbrottes@assemblee-nationale.fr)
  • et du Sénat
    • commission des affaires culturelles : Marie-Christine Blandin (mc.blandin@senat.fr)
    • commission des affaires économiques : Daniel Raoul (d.raoul@senat.fr)

SavoirCom1et l’April m’ont fait savoir qu’ils ont déjà préparé une communication aux parlementaires de leur côté, cette lettre part donc sans ces associations en signataires. Espérons que ces efforts distincts mais dont l’objectif est le même rencontreront l’oreille des parlementaires et du gouvernement.

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Et maintenant, qu’est-ce qu’on fait ?

Ce billet est en relation directe avec le billet sur l’amendement n° 22 à la loi de finances 2014 qui proposait une baisse de TVA uniquement sur les livres aux formats ouverts et sans DRM.

Une pétition a été lancée le 17 novembre. Sur un sujet assez spécialisé, difficile à expliquer et peu couvert médiatiquement, elle a un succès inattendu :  presque 500 signatures 4 jours après son lancement, elle atteint plus de 630 le 30 novembre.

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Un amendement qu’il faut sauver

Pétition en ligne, signez, faites circuler si vous êtes d’accord !  https://secure.avaaz.org/fr/petition/Le_livre_un_amendement_quil_faut_sauver_Liberte_dexpression_diversite_culturelle_et_respect_des_lecteurs/

Le jeudi 14 novembre 2013, lors d’une discussion sur le projet de loi de finances pour 2014, il s’est passé quelque chose d’inhabituel et d’imprévu.
Un amendement a en effet été présenté par 17 députés, dont vous pouvez voir le texte ici : http://www.assemblee-nationale.fr/14/amendements/1395C/AN/22.asp

Inhabituel, car le livre n’était pas présenté comme une marchandise culturelle soumise d’abord et uniquement aux détenteurs des droits d’exploitation.
Imprévu car l’amendement déposé par ces députés a été adopté !
… juste avant que le gouvernement reprenne la main et qu’il soit décidé qu’il y aurait une deuxième discussion à ce sujet, à la fin de la session sur le projet de loi de finances.

Le but est clair : faire en sorte que cet amendement ne voit finalement pas le jour.

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Éduquer à l’espionnage numérique

camera

  • Facebook scrute votre activité et revend votre profil à d’autres sociétés
  • La facture détaillée du téléphone donne l’heure, le n° composé et la durée de chaque appel
  • Votre appareil mobile est sans cesse localisé
  • Le loueur de films ou le libraire par Internet stocke la liste de ce que vous regardez ou lisez
  • Le cloud que vous utilisez est un réservoir de données vous concernant
  • Google analyse sans cesse votre activité et vos recherches
  • Vos achats sur Internet sont stockés et croisés
  • Votre carte bleue trace les achats que vous faites et dans quels endroits
  • La vidéosurveillance vous guette à tous les coins de rue
  • Vos déplacements en transports en commun sont connus
  • Vos connexions ou vos activités sur n’importe quels terminal, application informatique ou réseau sont stockées
  • Participer physiquement à une manifestation dans la rue laisse moins de traces que d’échanger sur Internet avec une autre personne

Nous vivons dans un monde d’espions automates, de traces numériques que nous ne contrôlons plus, ni leur existence, ni leur usage.
Comment nos enfants vont-ils y grandir ?
Inventeront-ils des moyens sans cesse plus sophistiqués de lutte contre cette observation permanente ? Des formes nouvelles de leurre des instruments de surveillance ?
Feront-ils avec ? Admettront-ils une certaine perte de leur intimité ou simplement de leur espace privé ? Redessineront-ils la limite entre le public et le personnel ?

J’ai peur qu’ils s’en accommodent, mais peut-être n’est-ce que la crainte de quelqu’un qui a vingt ou trente ans de plus et qui conçoit autrement la vie privée.

En tout cas, je veux qu’ils soient conscients, pleinement conscients, de l’existence de cet espionnage et de ses conséquences.
Je les « coince » ainsi régulièrement avec les outils qui sont à ma disposition : tu as téléphoné à tel moment, à telle personne ; tu as regardé tel film, tel jour, sans nous en parler, alors que tu devrais être en train de travailler ; tu as accédé à tel site sur Internet ; etc.

Je me rends compte de la perte d’intimité qu’ils ressentent, que je leur inflige. Je sais aussi que je les poursuis comme jamais personne ne m’avait « traqué » moi-même à leur âge. J’ai un sentiment de culpabilité à ne pas respecter cette part de leur vie qui est la leur et uniquement la leur.

Mais je me dis qu’ils sont ainsi avertis de la manière dont l’environnement numérique de notre monde les épie, sans cesse.
Et que ce qu’ils arrivent à me cacher est le fruit de leur apprentissage pour s’en préserver.